Fatigue, doutes, mais aussi espoir et petits pas concrets. Mon témoignage de maman solo vers l’entrepreneuriat.
Cet article, je ne l’écris pas parce que j’ai tout compris. Je l’écris parce que je suis en plein dedans. Parce que je sais ce que c’est de vouloir tout faire (être une bonne maman, lancer son activité, prendre soin de sa santé (surtout après 40 ans), et de finir complètement épuisée.
Je suis devenue maman solo quand mon fils avait à peine un an. À l’époque, je venais de quitter mon travail dans l’événementiel après huit années passionnantes mais intenses. Je partais déjà fatiguée, vidée par un burnout, mais j’avais un rêve : me reconvertir en naturopathie, travailler dans le bien-être, enfin faire quelque chose qui avait du sens pour moi.
Mais, la vie ne s’est pas déroulée comme je l’avais imaginé. Mon petit garçon a commencé la maternelle, et dès la rentrée, on a suspecté un trouble du spectre autistique. Je passais mes journées à courir : école seulement le matin parce que la maîtresse ne le gardait pas l’après-midi, orthophoniste à une heure de route le lundi, psychomotricienne à quarante minutes le jeudi matin, CMP le jeudi après-midi… Et moi, honnêtement dans tout ça ? J’essayais de suivre mes cours de naturopathie entre deux rendez-vous, sans jamais réussir ni à me concentrer, ni à retenir ces apprentissages.
Je me souviens de cette sensation d’être toujours en retard sur tout : sur ma formation, sur ma santé, sur ma vie. Je culpabilisais de toucher le chômage, puis plus tard le RSA, alors que je me disais sans cesse : “Tu devrais avancer plus vite.” Les fêtes de famille étaient parfois cruelles : “Alors Daniela, tu ne travailles toujours pas ?” me disait-on, comme si je passais mes journées à regarder Netflix, alors que je dormais à peine et que je révisais dès que mon fils s’endormait.
Je ne me sentais… jamais assez. Jamais assez « bonne » maman, jamais assez organisée, jamais assez jolie, jamais assez productive. Et plus je me sentais “en retard”, plus je m’enfonçais dans la fatigue, des crises d’hyperphagie et, la dépression.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de raconter tout ça parce que je sais que je ne suis pas seule. Si toi aussi tu es maman solo et que tu rêves de te lancer, peut-être que mes petits pas, mes erreurs et mes prises de conscience pourront t’aider à trouver ton propre équilibre.
I – Burnout: quand tout a basculé!
Tout avait commencé avec un burnout, il y a environ cinq ans. Quand j’ai quitté mon poste dans l’événementiel, je croyais naïvement que le plus dur était derrière moi. En réalité, c’était le début d’une longue traversée.
1.1 Burnout, confinement et épuisement total
Le Covid est arrivé peu après. J’ai passé deux mois chez le père de mon fils, dans une ambiance tendue : nous étions séparés depuis peu, il voulait que notre fils reste avec lui, pas à Paris au vu du contexte. Moi, je n’étais déjà plus qu’une ombre de moi-même : sommeil non réparateur, douleurs articulaires, kilos en trop… et surtout des larmes faciles, pour un rien. Mais comme beaucoup de mamans, je continuais à tenir, coûte que coûte.
1.2 Le début des rendez-vous médicaux pour mon fils
Puis la rentrée arriva, et la maternelle ! Dès la première semaine, la maîtresse m’a dit qu’il ne resterait que le matin : il était déjà épuisé, débordé par ses émotions, et elle n’avait pas la possibilité de le gérer. Le médecin avait commencé à suspecter un trouble du spectre autistique, et les rendez-vous médicaux se sont enchaînés. Ma semaine ressemblait à un Tetris impossible :
- Lundi : orthophoniste, deux heures de transport aller-retour.
- Jeudi matin : psychomotricienne à quarante minutes de chez nous.
- Jeudi après-midi : CMP pour voir la psychologue.
Entre tout ça, j’essayais de suivre ma formation en naturopathie. Pôle Emploi m’avait donné deux ans pour me reconvertir. J’avais acheté une formation en ligne, j’avais des livres partout… mais mon cerveau ne retenait rien. J’avais même tenté des compléments alimentaires pour la mémoire, sans succès. Ce que je ne savais pas, à l’époque, c’est que j’avais eu un burnout avant de quitter mon travail, et que ce burnout m’avait complètement vidé ! Et qu’avec l’intensité de mes cours, le manque de sommeil, cette sensation de solitude, je compliquais encore plus les choses, sans le savoir.
1.3 La honte et l’isolement
J’avais honte. Honte de ne pas réussir à avancer, honte de toucher le RSA, honte de ne pas être cette entrepreneure pleine d’énergie que j’avais imaginée. Autour de moi, aucun “village” pour me soutenir. Le père de mon fils venait le voir une heure ou deux et repartait, persuadé que c’était suffisant. Et personne ne voyait mes soirées à réviser, les yeux brûlants de fatigue, pendant que mon fils dormait.
Pendant longtemps, j’ai cru que c’était une question de volonté, voire d’intelligence. Mais aujourd’hui, je le comprends : j’étais malade. Fatiguée physiquement et mentalement. Mon corps me criait d’arrêter, et je continuais, jusqu’aux crises d’hyperphagie et aux pleurs silencieux après le coucher de mon fils.
II – Maman solo & Bien-être: ce que j’ai compris et ce que je change aujourd’hui
Aujourd’hui encore, je ne suis pas “parfaite”. Je me lève souvent fatiguée, en mode automatique, le cœur serré dès le matin. Mais j’ai compris une chose essentielle : on ne peut pas être une bonne maman ni une entrepreneure épanouie si on s’oublie soi-même!

2.1 Accepter un rythme différent
J’ai accepté que mon rythme serait différent. Je ne suis pas une entrepreneure sans enfants. Mes journées sont rythmées par le petit et ses besoins, et c’est normal. Je reste toutefois tellement reconnaissante d’avoir des aides pour les enfants avec handicap et d’avoir la possibilité de toucher le RSA. Dans un autre pays aurais-je dû quitter mon appartement ?
2.2 Mieux m’organiser avec des outils simples
J’ai commencé à poser des bases concrètes :
- Un fichier Excel pour organiser ma semaine (même si je ne le respecte pas encore parfaitement à cause des problèmes de sommeil).
- Des priorités claires : cet été, avancer sur mes formations (WordPress, IA, Notion), écrire pour mes trois blogs et préparer la rentrée. J’ai déjà bouclé la garde-robe d’automne/hiver du petit bonhomme, ses fournitures et nos rendez-vous médicaux.
- Des rituels bien-être quotidiens : oil pulling le matin, massage lymphatique, brossage à sec, étirements, tisanes reminéralisantes, écriture (gratitude, morning pages).
- Un accompagnement santé avec une nutrithérapeute et une coach santé en médecine fonctionnelle. J’ai un protocole pour traiter ma dysbiose intestinale et soutenir mon foie.
- Et puis, il y a ChatGPT ! Franchement, heureusement qu’il existe. Un jour où je voulais tout faire en même temps, je lui ai demandé de m’aider à construire un planning réaliste. Et c’est lui qui m’a freinée (positivement !) en me disant : « Voilà le planning idéal qui te convient vraiment, dans ton état actuel (fatigue, obligation, organisation) ». C’est bête à dire, mais ça m’a soulagée. Comme si j’avais un petit assistant personnel!
Ce ne sont pas des changements spectaculaires, mais ça me redonne un peu de souffle. Et je veux que mon fils soit fier de moi.
2.3 Retrouver du soutien
J’ai aussi compris que je ne pouvais pas tout porter seule. J’ai trouvé des associations pour parents aidants : l’association IKIGAI qui organise le café des parents. L’association SAFIRH, un service pour aider les « parents aidants » comme moi, disponibles pour écouter et conseiller. Je me suis sentie moins isolée. Ne me demande pas pourquoi j’ai attendu si longtemps pour demande de l’aide 😊. Et surtout, casser petit à petit mon isolement grâce à l’aide d’une thérapie cognitive et comportementale, et ainsi réussir à reprendre contact avec le monde.
En découvrir plus sur ChatGpt? A lire : Comment apprendre à se connaître grâce à l’IA (et pourquoi ce n’est pas si étrange?)
III – Se lancer dans l’entrepreneuriat quand on n’a pas toutes les bases
Longtemps, je n’ai pas osé me lancer. Pas par manque d’envie : j’adore l’assistanat. J’ai travaillé huit ans dans l’événementiel, je sais gérer les plannings serrés et les clients exigeants. Mais l’entrepreneuriat, c’est un autre monde. Il faut savoir se vendre, s’organiser seule, gérer une trésorerie. Et moi, je voulais être parfaite avant de me montrer.
3.1 Construire des bases solides
Au lieu de me jeter à l’eau, j’ai pris du recul. J’ai construit un tableau de bord Excel et je rêve d’un espace complet sur Notion pour structurer mon activité (en cours). J’ai investi dans des formations ciblées (gestion d’entreprise, WordPress, IA, automatisation) pour être crédible auprès de mes futurs clients (et de moi-même en fait 😊).
LiveMentor: mon coup de coeur & Mon coup de boost
Cet été, j’ai décidé de me donner toutes les chances pour avancer. J’ai découvert une opportunité géniale : l’été des possibles de LiveMentor. J’ai accès à de plusieurs formations en ligne dont l’assistanat freelance, WordPress, l’intelligence artificielle et no-code, ou les réseaux sociaux et stratégie de contenu. C’est exactement ce dont j’avais besoin pour poser des bases solides et arrêter de me disperser. Un vrai coup de boost pour une maman solo comme moi qui veut avancer à son rythme !
3.2 Maman solo : pourquoi l’entrepreneuriat est une nécessité pour moi
Il y a une vérité plus simple : je n’ai plus vraiment le choix. Avec les rendez-vous de mon petit bonhomme et ses besoins spécifiques, je ne peux pas occuper un poste salarié classique. Seul l’entrepreneuriat me permet d’espérer un équilibre vie perso/pro qui me convient. C’est à la fois une nécessité et un choix de cœur : je veux gagner ma vie, oui, mais je veux aussi être là pour lui.
3.3 Accepter de ne pas être parfaite
Un jour, en regardant des vidéos d’Erin Booth, une coach américaine pour assistantes virtuelles, j’ai entendu cette phrase : « Tu n’as pas besoin d’être parfaite pour aider tes clients. Tu dois juste être deux ou trois pas en avance sur eux ». Ça m’a tellement soulagée. Je n’ai pas besoin d’être la meilleure du monde, juste utile et professionnelle. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de chercher des clients. Je sais que je vais apprendre en marchant. Mon plus gros défi ? Mon organisation et mon sommeil. Mais j’avance, un petit pas après l’autre.
Equilibre de vie perso/pro: avancer sans s’oublier
Aujourd’hui, je suis encore cette maman fatiguée qui court entre deux rendez-vous. Je ne suis pas devenue cette entrepreneure ultra organisée que j’imaginais. Mais je ne suis plus la même qu’au début de cet article. J’ai moins cette boule au ventre le matin, j’ai trouvé des petits rituels pour me faire du bien, et surtout… j’ai arrêté de me juger. Chaque petit pas que je fais (même écrire ces lignes) est une victoire!
Si je t’écris tout ça, c’est parce que je sais que toi aussi, tu peux avancer sans t’oublier. Bois ta tisane, respire, et fais juste ce premier pas aujourd’hui. Ce n’est pas parfait ? Tant mieux. C’est la vraie vie, et elle peut redevenir douce, même au milieu des tempêtes.