Pendant des années, j’ai cru que ma tristesse chronique n’était qu’une affaire de psychologie. Comme beaucoup d’entre nous, je pensais qu’il suffisait de travailler sur mes pensées, de faire une thérapie, de pratiquer le yoga ou d’adopter des routines positives pour me sentir mieux. Mais malgré tous mes efforts, la dysthymie (cette forme de dépression douce mais persistante) continuait de peser sur ma vie. J’avais l’impression d’avancer en pilote automatique, détachée de mes émotions, parfois comme un robot qui regarde le monde sans vraiment y participer.
Et puis un jour, j’ai découvert le travail du Dr. Mindy Pelz. Dans un de ses articles, une phrase m’a bouleversée : «Même si vous changez votre vie, faites une thérapie, changez de job ou faites du yoga… vous pouvez rester malheureuse. Pourquoi ? Parce que vos hormones du bonheur sont fabriquées dans votre intestin ». Cette idée m’a littéralement arrêtée. Et si, depuis toutes ces années, le problème ne venait pas seulement de ma tête, mais de mon ventre?
Nous sommes des êtres neurochimiques
La Dre Mindy Pelz rappelle une vérité biologique que nous avons tendance à oublier : nous sommes des êtres neurochimiques. Notre humeur, nos réactions émotionnelles, notre capacité à ressentir de la joie ne dépendent pas uniquement de notre volonté, mais d’un subtil équilibre de neurotransmetteurs.
Quatre d’entre eux jouent un rôle majeur : la sérotonine (qui stabilise notre humeur et nous apaise), la dopamine (qui nous motive et nous donne l’envie d’agir), l’endorphine (qui procure détente et soulagement) et l’ocytocine (l’hormone du lien et de l’amour). Mais le plus surprenant, c’est que ces molécules sont, pour la plupart, fabriquées dans notre intestin. Plus de 90 % de la sérotonine, par exemple, y est produite.
Autrement dit, si notre microbiote intestinal est déséquilibré, notre cerveau n’aura tout simplement pas les “briques chimiques” nécessaires pour nous rendre heureuse. On peut avoir un job idéal, une belle famille, pratiquer la méditation tous les matins… et pourtant rester morose ou anxieuse.
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Dans son livre Le jeûne au féminin, la Dre Mindy Pelz explique à quel point la santé de notre intestin influence nos hormones… et donc notre humeur.
Elle y détaille comment un microbiote déséquilibré peut perturber notre équilibre émotionnel et pourquoi prendre soin de notre digestion est essentiel pour retrouver de l’énergie, de la clarté mentale et même plus de joie au quotidien.
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Un microbiote déséquilibré peut rendre malheureux
Depuis l’adolescence, je souffre de troubles digestifs. Constipation, ballonnements, douleurs abdominales… Rien de dramatique, juste ces petits désagréments chroniques qu’on finit par banaliser parce que les médecins nous disent que “c’est normal”. J’ai longtemps fait comme si de rien n’était, rentrant le ventre à la plage, supportant la gêne, et continuant à vivre.
Mais aujourd’hui, je comprends à quel point ce microbiote perturbé a pu affecter mon humeur pendant toutes ces années. Un microbiote déséquilibré ne se contente pas d’être inconfortable : il envoie au cerveau des signaux d’inflammation et perturbe la production de neurotransmetteurs.
Les “bonnes bactéries” intestinales produisent nos molécules du bonheur et renforcent notre système immunitaire. Les “mauvaises bactéries”, elles, agissent comme des saboteurs : elles déclenchent des inflammations, affaiblissent la muqueuse intestinale et peuvent même influencer nos fringales et nos pensées négatives. C’est un peu comme si, sans que nous nous en rendions compte, notre intestin en guerre envoyait des messages d’alerte au cerveau, maintenant notre système nerveux en mode “survie”. Et un cerveau en mode survie n’est pas un cerveau heureux.
Reprendre le contrôle : ma décision de guérir de l’intérieur
A 44 ans, j’ai décidé de prendre ce problème à bras-le-corps. Euh non, je ne suis pas trop vieille pour changer 😊. Oui, il est encore possible de rééquilibrer son microbiote et de retrouver une meilleure humeur. Et c’est pour partager ce chemin que j’écris sur mon blog Une chose et à la fois.
Depuis quelques semaines, j’ai mis en place un plan global qui allie alimentation, hygiène émotionnelle, mouvement et soutien digestif. Je ne cherche pas la perfection (j’ai des jours où j’oublie mon magnésium ou où je ne marche pas sur mon tapis) mais je m’accroche à une idée simple : un pas en avant par jour suffit à enclencher le changement.
Mon alimentation est désormais plus anti-inflammatoire et pauvre en glucides raffinés. J’ai réduit le sucre, le gluten et les produits transformés pour donner à mon intestin une chance de se réparer. Côté émotionnel, je pratique les “morning pages” le matin pour vider mon mental, et le soir j’écris trois choses pour lesquelles j’éprouve de la gratitude. Le mouvement, je l’ai rendu ludique : je danse, je marche 30 à 60 minutes par jour, je respire profondément.
Mais surtout, j’ai compris qu’on ne répare pas un microbiote malade à l’aveugle. Je suis suivie par une professionnelle qui m’a prescrit des compléments adaptés à ma dysbiose. Les probiotiques génériques ne sont pas toujours la solution et peuvent même aggraver les troubles quand l’intestin est trop fragilisé.
Faut-il manger des aliments fermentés ?
La Dre Mindy Pelz recommande largement les aliments fermentés pour nourrir le microbiote. Mais attention (car sa vidéo est générale et adressées à toutes) : Individuellement, ils ne sont pas adaptés à tous les intestins ! Quand l’intestin est enflammé ou qu’il existe une dysbiose sévère, ces aliments peuvent nourrir autant les “bonnes” que les “mauvaises” bactéries, provoquant une augmentation des ballonnements et des douleurs. Dans ce cas, il vaut mieux commencer par réparer la muqueuse intestinale et réduire l’inflammation avant d’introduire progressivement des aliments comme le kéfir, la choucroute ou le kombucha.
Ce que j’espère dans 3 mois ?
Je me suis donnée trois mois pour observer des changements. Mon objectif est simplement de retrouver de la clarté mentale, plus d’énergie, moins de ruminations, un ventre plus serein et (pourquoi pas) des moments de joie inattendue. Et si ce que je fais fonctionne, ce sera une preuve de plus que la Dre Mindy Pelz a raison : le bonheur ne se construit pas uniquement dans la tête, il se construit dans l’intestin.
Alors oui, il faut une psychothérapie, oui, il faut parler et se faire accompagner. Mais ne négligeons pas cette part biologique de nous-mêmes. Nous ne sommes pas que nos pensées : nous sommes un écosystème vivant, un dialogue constant entre nos milliards de cellules, notre système nerveux… et nos bactéries… Et peut-être qu’un jour, je pourrai écrire ici : ça a marché.
💬 Et vous ? Avez-vous déjà senti que votre humeur et votre digestion étaient liées ? Seriez-vous prêtes à tenter, vous aussi, un petit pas par jour pour réensemencer votre bonheur ?