
Pourquoi je démarre un jeûne intermittent après 40 ans ?

Depuis plusieurs années, mon corps m’envoie des signaux d’alerte que je ne peux plus ignorer. Douleurs musculosquelettiques aiguës, fatigue chronique, inflammation persistante, résistance à l’insuline… Chaque jour, je fais face à ces maux qui me ralentissent et me rappellent que quelque chose ne tourne pas rond.
J’ai vu un rhumatologue, un cardiologue, un phlébologue. Mon médecin traitant est génial, mais il ne trouve pas d’explication à mes douleurs. Seuls des anti-inflammatoires me sont proposés. Mais je ne veux pas me contenter d’un pansement sur une plaie plus profonde. Mon corps me parle, et il est temps que je l’écoute.
J’ai 44 ans, je suis en surpoids et je porte en moi les conséquences de décennies d’hyperphagie, de stress, d’apéros bien arrosés et de montagnes russes émotionnelles. Je ne suis pas là pour me juger, mais pour reprendre les rênes de ma santé.
C’est là que le jeûne intermittent entre en jeu. En cherchant des solutions, je suis tombée sur les travaux du Dr Mindy Pelz et du naturopathe Fabien Moine. Mon médecin lui-même me l’a dit : à un moment donné, il faut changer son mode de vie, pas juste compter sur les médicaments. Mes cours à l’IIN ont renforcé cette conviction : l’alimentation et les habitudes quotidiennes sont des piliers de notre bien-être. Alors, me voilà. J’ai décidé d’essayer. De tester le jeûne intermittent, de voir comment mon corps réagit, et surtout, de partager cette expérience avec vous.
Qu’est ce que le jeûne intermittent ? Comment faire ?
C’est quoi le jeûne intermittent ? C’est une méthode d’alimentation qui alterne des périodes de jeûne (où l’on ne consomme aucune calorie) avec des périodes d’alimentation. Contrairement à un régime classique qui se concentre sur le type d’aliments consommés, le jeûne intermittent repose principalement sur le moment où l’on mange. Objectifs et bienfaits :
- Amélioration de la sensibilité à l’insuline
- Réduction de l’inflammation
- Activation de l’autophagie (processus de nettoyage cellulaire)
- Perte de poids grâce à une réduction de la fenêtre alimentaire
C’est une pratique ancestrale, présente dans de nombreuses cultures et religions, aujourd’hui étudiée par la science pour ses effets sur la santé et la longévité. Une des principales méthodes connues est le 16/8 : 16 heures de jeûne, 8 heures où l’on peut manger (exemple : repas entre 12h et 20h). Là, je vais suivre les recommandations du Dr. PELZ.
Mindy Pelz et son approche du jeûne intermittent
Mindy Pelz est une docteure en chiropractie et experte en jeûne intermittent. Elle est surtout connue pour son travail sur le jeûne féminin, expliquant comment adapter les périodes de jeûne en fonction des cycles hormonaux. Elle met en avant :
- L’importance de varier les périodes de jeûne (16h, 24h, parfois plus) pour éviter que le corps ne s’adapte trop et que le métabolisme ralentisse.
- Une transition progressive sur plusieurs semaines, avec un ajustement des macronutriments.
- L’augmentation des graisses saines et la réduction des glucides raffinés pour aider le corps à passer plus facilement en mode « brûleur de graisses ».
- La prise en compte des hormones féminines, car les femmes réagissent différemment au jeûne selon leur cycle.
❌ Malheureusement, mauvais point pour moi (je n’y ai pas réfléchi) : le jeûne trop long n’est pas idéal pendant les règles. J’ai jeûné plus de 24 heures, pour cette première fois (car je n’avais vraiment pas faim) oubliant ce point essentiel. C’est la période mensuelle où notre corps a besoin de reconstruire son énergie. Rien d’alarmant, mais à l’avenir, se focaliser sur les bonnes périodes pour faire du jeûne.
En anglais c’est « Fast like a girl » ! Un ouvrage best-seller sur le jeûne, spécialement conçu pour les femmes, par Mindy Pelz. Alors que la plupart des ouvrages sur le jeûne proposent une méthode unique qui laisse les femmes avec plus de questions que de réponses, ce guide pratique a été écrit spécifiquement pour répondre à leurs besoins en fonction de leurs hormones et de leur cycle menstruel.
Le Dr Mindy Pelz y révèle les stratégies qui ont fait leurs preuves, les protocoles spécifiques à certains problèmes de santé ainsi que les astuces et les outils qu’elle a utilisés pour aider des centaines de milliers de femmes à s’épanouir en intégrant le jeûne dans leur vie.
Mon ressenti : frustration, résilience et questionnements
Je suis en train de me confronter à moi-même, et ça, c’est tout de même puissant.
✅J’observe mes envies de sucre et je me rends compte que le mental joue un rôle énorme. Le fait que je ressente une forme de résilience montre que je suis en train de dépasser d’anciennes habitudes et croyances.
✅J’ai commencé à noter dans un carnet ce que je mange et mon ressenti et surtout ce que je ne mange pas et comment je me sens. Je note aussi :
- À quel moment de la journée j’ai des envies de sucre
- Ce que je ressens quand je résiste ou quand je cèdes
- Comment tu me sens après avoir mangé tel ou tel aliment
On pense savoir ce qu’on mange dans une journée mais en fait pas du tout !!
❌ Là où ça pourrait coincer : Je dois faire attention à ne pas tomber dans une restriction trop sévère. Quand on veut tout faire bien, on a tendance à se restreindre et là, ce n’esst pas le but. J’aimerai perdre du poids mais, ce dernier est lié à mon état de santé général. Mon poids n’est qu’une conséquence de cette santé que j’ai négligée. Mon but aujourd’hui : préserver ma santé, éviter des problèmes futurs).
Les macronutriments recommandés par mindy pelz
Elle parle d’un ratio précis pour faciliter la transition vers un état métabolique plus flexible.
Augmenter nos meilleurs sources de graisses saines
- Avocat
- Huile d’olive extra vierge
- Oléagineux (amandes, noix, macadamia…)
- Beurre de coco et huile de coco (bons pour l’énergie rapide)
- Jaune d’œuf (très nutritif)
- Poissons gras (saumon, sardine, maquereau)
Diminuer les glucides raffinés
Elle recommande de ne pas dépasser 50 g de glucides nets (glucides nets = glucides totaux – Fibres). En gros, si un aliment contient 20 g de glucides dont 10 g de fibres, alors il a 10 g de glucides nets. Quelques repères :
- Légumes verts (très faibles en glucides)
- Patate douce (meilleure que la pomme de terre)
- Baies (fruits les plus bas en sucre)
- Quinoa et sarrasin (en petite quantité)
Limiter les protéines à 50 g par jour
C’est un point qui peut être délicat. 50 g de protéines par jour ne signifie pas 50 g d’aliment mais bien de protéines pures. Exemple :
- 100 g de poulet = ~25 g de protéines
- 100 g de poisson = ~20 g de protéines
- 2 œufs = ~12 g de protéines
Ce qu’il faudrait éviter, c’est une surconsommation de protéines qui pourrait stimuler l’insuline et ralentir l’état de cétose.
Cétose, cétones et bénéfices du jeûne
Après 15 heures de jeûne, le corps commence à produire des cétones. Les bénéfices :
✔️ Réduction de l’inflammation
✔️ Utilisation des graisses comme source d’énergie
✔️ Effet coupe-faim naturel
👉 Après plusieurs longues heures de jeûne, je ne ressentais pas la faim. En revanche, je ressentais une forme de fatigue mentale. Mon corps avait certainement basculé en mode brûlage de graisses, mais mon cerveau, lui, aime trop son glucose je suppose ! 😆
Casser le jeûne sans stresser ton corps
Il y a quelques temps, je m’étais préparée du bouillon d’os maison. Je l’ai décongelé facilement dans de l’eau chaude avec le bocal fermé (éviter bien entendu de le plonger dans de l’eau bouillante pour éviter que le verre n’éclate, n’est-ce pas !). J’ai ainsi pu mettre faire du bien au système digestif, en buvant ce bouillon, tout en préparant une salade de légumes.
Voici une façon optimale de casser ton jeûne :
- Bouillon d’os → Riche en électrolytes, parfait pour relancer la digestion
- Un peu de légumes cuits (courgette, carotte, patate douce)
- Un peu de gras sain (avocat, huile d’olive, noix)
- Une source de protéines facile à digérer (œuf, poisson)
❌ Ne pas se jeter sur un plat trop lourd car le système digestif est « au repos ». Aussi, pendant que je suis en train d’écrire ce texte à 22h, j’ai envie de me jeter dans la cuisine. J’ai pris une 2 pots de compote. Et en les regardant, je me disais que j’en avais vraiment besoin. Mais, ça serait gâcher tout cet effort ! Comme je n’ai pas faim, je me suis préparé une tisane. Ça m’a un peu calmé. Mais, je me sens fatiguée. J’en ai demandé trop au corps. Là, il faut me reposer !
Verdict : est-ce que j’ai commis des erreurs?
Je dirais que j’ai appris quelque chose de précieux. Mes 2 « erreurs » (et encore, c’est une expérience !) est d’une part, d’avoir fait un jeûne long juste avant la fin de mes règles. D’autre part, vu ma fatigue du soir, j’ai minimisé l’apport calorique car j’ai mangé que quelques légumes au moment de casser le jeûne. Je n’ai pas ressenti la faim avant 22h. Là il était vraiment tard pour diner. J’ai du prendre une pomme pour me soulager un peu. Je ferais différemment demain. Là où je suis heureuse : ✅j’ai écouté mon corps toute la journée ✅j’ai évité les erreurs classiques (reprendre avec un repas trop lourd) ✅je me suis posée les bonnes questions sur le sucre et mes habitudes ✅ j’ai pris des notes et réfléchi à comment ajuster tout ça.
Ce que je peux améliorer pour la prochaine fois :
- Varier la durée de tes jeûnes, comme le conseille Mindy Pelz
- Observer comment mon corps réagit aux changements alimentaires
Ce qui compte aussi pendant le jeûne: notre état d’esprit !
Vouloir reprendre le contrôle de son alimentation et de sa santé demande du courage. Je crois qu’il ne faut pas voir le chemin comme une privation, mais comme une exploration. Tester, ajuster, apprendre. Ains peut-être, on peut réussir à transformer son mode de vie sans frustration et sans craquer ?
Historiquement, le jeûne est une pratique ancestrale présente dans de nombreuses cultures et religions. Cependant, de nos jours, il est devenu une tendance majeure en matière de régime alimentaire. En France, la perception du jeûne intermittent semble mitigée. Il est parfois considéré comme une mode passagère ou associé à des pratiques potentiellement dangereuses. Les médias ont tendance à mettre en avant les cas où le jeûne a entraîné des conséquences négatives, ce qui peut contribuer à une image moins favorable.
Il est essentiel de noter que le jeûne intermittent ne convient pas à tout le monde. Il est donc recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer cette pratique, surtout si on a des conditions médicales préexistantes. En résumé, bien que le jeûne intermittent présente des avantages potentiels, il est crucial de l’aborder avec prudence et de s’informer auprès de sources fiables.
Sources
Pour débuter un jeûne intermittent : https://drmindypelz.com/new-to-fasting-start-here/
https://drmindypelz.com/new-to-fasting-start-here/